Like roses in the wind

Comme roses au vent… Autoportraits et réflexions

Ouvrage coordonné et édité par Laila G. Kanafani - Fondation culturelle Ghassan Kanafani

La couverture du livre

Vous pouvez obtenir ce livre auprès de l'association en envoyant un chèque de 40 euros (30 euros pour l'ouvrage + 10 euros de frais de port), libellé à l'ordre des "Amis de la Fondation Culturelle Ghassan Kanafani - CCP n° 9829 54 M 032, à l'adresse suivante :

AFCGK 44
3 rue Alfred Riom
44000 NANTES Cedex

Une page du livre

Nous vous proposons de découvrir trois pages du livre "Like roses in the wind" (PDF - 420 Ko).



REMERCIEMENTS

Ce livre, cette exposition et les autoportraits sont les fruits de l’engagement, du lourd travail et du soutien d’organisations et d’individus qui ont cru, dès le début, à ces projets.

Je voudrais remercier tout particulièrement Leoni Santander et Monsieur Refaat El-Nimer, la Fondation pour le Développement Munid Masri, la branche suédoise de l’organisation Save the Children, ainsi que l’organisation norvégienne Norwegian Peoples’Aid pour le soutien immédiat, généreux et inconditionnel qu’ils ont apporté à la réalisation de ce livre.

Je souhaite également remercier le groupe danois DanChurch Aid pour leur soutien financier au projet dans le cadre du programme « Art et Créativité » de la Fondation Culturelle Ghassan Kanafani.

Merci à la famille et aux amis qui ont donné de leur temps - sans compter - pour apporter leur contribution, leurs encouragements et leur précieux soutien. Merci à ma mère, Anni, qui par sa patience, sa force de conviction, son soutien et ses encouragements de tous les instants, a rendu les choses possibles à des moments où tout le reste semblait voué à l’échec. Je lui en suis profondément reconnaissante chaque jour de ma vie.

Merci, enfin, aux enfants, à leurs parents et aux dévoués professeurs d’arts plastiques et personnels de la fondation GKCF, qui ont travaillé sans relâche sur le projet et ont montré un enthousiasme et un optimisme indéfectibles. Sans eux, le projet, l’exposition et le livre n’auraient jamais vu le jour. Les mots me manquent pour leur exprimer toute ma gratitude.



INTRODUCTION

par Laila G. Kanafani
Coordinatrice de l’Education Artistique - Fondation Culturelle Ghassan Kanafani.

Au cours de l’été 2000, nous avons décidé de travailler sur un projet d’autoportraits avec des enfants âgés de 5 à 6 ans, et avec un petit groupe d’enfants plus âgés et mentalement déficients. Pédagogiquement et artistiquement, ce thème n’est pas nouveau. Mais l’enjeu en est crucial d’un point de vue visuel, émotionnel et psychologique car il porte sur l’identité. L’objectif premier de ce projet était de permettre aux enfants d’exprimer, par les mots et par le dessin, l’image qu’ils avaient d’eux-mêmes, d’exprimer comment ils percevaient et s’identifiaient au monde dans lequel ils vivent et auquel ils réagissent.
Tous les enfants participant au projet fréquentent les jardins d’enfants de la FCGK dans six camps de réfugiés palestiniens au Liban, situés en zones urbaines, suburbaines ou rurales. Ils font partie de la quatrième génération de réfugiés palestiniens et sont les arrières petits enfants des Palestiniens qui furent expulsés de la Palestine vers le Liban pendant la Nakba (Catastrophe) de 1948 consécutivement à l’établissement d’Israël. Jusqu’à aujourd’hui, ils conservent le statut de réfugiés.

La rentrée 2000-2001 a coïncidé avec la seconde Intifada (soulèvement populaire palestinien en Palestine). Bien qu’elle eût lieu en Palestine, les enfants au Liban furent profondément traumatisés par ces évènements (et, en particulier, par les images diffusées, sur les télévisions du monde entier, de Mohammad Al-Durrah, âgé de 11 ans, et de son père, tous deux tapis derrière un baril pour échapper aux tirs délibérés des Israéliens.). Les jeux et conversations des enfants portaient sur les manifestations, les funérailles, les affrontements et la mort. Certains enfants voulaient foncer chez eux « pour voir (à la télévision) ce qui était arrivé au garçon et à son papa qui se cachaient derrière un baril », croyant, peut-être, que le fait d’avoir les yeux rivés sur eux suffirait à les sauver.

Les enfants réfugiés du Liban s’identifient à ceux de Palestine qui souffrent sous l’occupation militaire israélienne, et ils parlent du destin des enfants palestiniens comme du leur. C’était une raison de plus de penser qu’un projet portant sur l’identité était crucial pour les enfants réfugiés, et plus nécessaire que jamais à ce moment-là. De plus, il répondait au besoin qu’ont les enfants de s’exprimer.

Le projet d’autoportrait, qui s’est déroulé sur 5 mois, impliquait que l’on nourrisse les enfants d’images visuelles à travers l’observation, les miroirs, la découverte d’œuvres plastiques, le mime, et les jeux de rôle. Au cours du projet, des entretiens collectifs et individuels ont été conduits auprès des enfants et les questions ont porté sur leurs vies, leurs rêves, leurs peurs, leurs amours, leurs haines, leurs espoirs, leurs joies et leurs peines. Les enfants ont réalisé, ensuite, leurs productions plastiques définitives à l’aide de diverses techniques et matériaux, et sont ainsi parvenu à des résultats riches et fascinants.

L’idée initiale était d’exposer les autoportraits des enfants, mais nous avons estimé que cette expérience devait faire l’objet d’un document qui témoignerait du vécu et de l’identité de la quatrième génération d’enfants réfugiés palestiniens.

Ce livre et l’exposition font partie de ce que les enfants ont à dire et à montrer de leur vie, à quoi ils ressemblent et comment ils aimeraient être perçus, mais ils offrent aussi un aperçu sur leur enfance. Ils ont été conçus pour offrir aux enfants vivant dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban une tribune adressée au monde entier.

Pour chaque enfant, le livre comprend son autoportrait et, en page d’accompagnement, ses propres mots ainsi que sa photo. Sous chaque photo nous avons fourni une information d’ordre personnelle sur l’enfant : son âge, le nom de son village et de son quartier ou la ville palestinienne dont sont originaires ses arrières grands parents. Quelques enfants syriens et libanais ont également participé au projet, dont certains ont des mères palestiniennes. Les noms de leurs régions d’origine sont également précisés. La plupart des villages palestiniens ont été détruits par les Israéliens et n’existent plus, mais pour ces enfants et ces parents palestiniens, ils restent leurs villages d’origine.

Les photographies des enfants qui accompagnent les autoportraits ont été prises dans les jardins d’enfants. Certains enfants ont posé en adoptant la même expression que leur autoportrait, d’autres ont choisi leur propre pose. Par respect pour l’honnêteté et l’ouverture d’esprit des enfants, nous avons essayé de rester aussi fidèles que possible à leur langage en nous efforçant de retranscrire les mots de l’Arabe courant sortis de leurs bouches. Dans la version anglaise, nous avons gardé les mots « Mama » pour mère et « Baba » pour père car ce sont les premiers mots que les enfants apprennent.

Le titre du livre est une métaphore faite par un des enfants, Alaa Al-Asaad, qui exprime l’extrême enthousiasme et le bonheur ressentis. L’empressement des enfants, tout au long du projet, à observer, à expérimenter et à s’exprimer nous a inspiré. C’est pourquoi le titre du livre devait être, comme le sont ces enfants merveilleux, « comme roses au vent ».