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Octobre 2006 - Délégation de l’association dans les camps de réfugiés palestiniens de Beddawi et Nahr el Bared

Camp de Beddawi (Tripoli)

De retour au camp de Beddawi, après un an passé, l’accueil de nos ami(e)s a été merveilleux. Nous avons été très chaleureusement reçus et les retrouvailles étaient chargées d’émotion. Accompagnés par le responsable du FPLP du camp, nous nous sommes rendus tout d’abord au dispensaire Al-Shifa’a pour y déposer les médicaments que nous avions collectés avant notre départ de France.

Comme à chaque fois, nous avons mesuré combien ce soutien est apprécié et nécessaire tant les besoins sanitaires restent immenses. Le dispensaire s’est muni d’une nouvelle aile où ont été installés une nouvelle salle de consultation, une petite cuisine et des sanitaires. Le cabinet de chirurgie dentaire a été refait à neuf et nous avons été très impressionnés par les travaux réalisés. Le médecin du dispensaire et les infirmières que nous connaissons maintenant depuis quelques années nous ont exposé les projets du dispensaire pour l’année à venir et nous ont raconté comment ils avaient pris en charge, durant la guerre de juillet, des familles de réfugiés libanais du sud qui avaient fui les bombardements israéliens.

Nous nous sommes ensuite rendus au jardin d’enfants de la Fondation Culturelle Ghassan Kanafani pour y retrouver nos amies enseignantes, aide-maternelles et faire la connaissance de la nouvelle directrice Samira, qui a pris le relais de Ferihal qui est depuis peu en retraite après 32 ans de dévouement à la Fondation. Samira était enseignante dans le jardin d’enfants du camp voisin de Nahr el Bared avant de prendre en charge la direction à Beddawi. Elle a été bien accueillie par toutes malgré qu’il ne soit pas aisé de prendre la succession de Ferihal.

En termes de structure, l’ascenseur, en construction l’an dernier, est terminé. Il permet désormais aux enfants à mobilité réduite de se déplacer dans toutes les classes et d’avoir accès aux activités de la bibliothèque et de la salle d’arts plastiques. Nous avons constaté d’ailleurs qu’une petite fille en fauteuil, lourdement handicapée, est intégrée à une classe. Au sous-sol, la salle d’éveil et de motricité est également achevée pour les activités motrices, musicales et théâtrales.

La bibliothèque, forte de son succès, a amplifié ses horaires d’ouverture l’après-midi afin de permettre à un plus grand nombre d’enfants et d’adolescents du camp de s’y rendre et de participer à ses activités. Une exposition des travaux d’arts plastiques de l’année scolaire écoulée était toujours visible et Céline, une adhérente de l’association, a été en observation avec Sanaa, l’enseignante en charge du programme, lors d’une séance de dessin avec les enfants. Les programmes d’arts plastiques demeurent une pièce maîtresse dans la méthode pédagogique de la Fondation.

Toutes les enseignantes ont apprécié le travail de l’association en France pour faire connaître leur expérience, et le soutien matériel des adhérents pour pouvoir leur permettre de continuer à bâtir un avenir à l’enfance palestinienne des camps de réfugiés.

Enfin, nous avons pris connaissance de l’existence du Centre d’Aide Sociale pour le Futur, une garderie qui s’est créé pour les enfants de 3 mois à 3 ans, c’est-à-dire avant leur scolarisation dans les jardins d’enfants de la Fondation. Cette initiative est née après l’étude de la situation des familles du camp, dans le but de permettre aux mères de travailler ou d’avoir des activités sociales, de ne pas les laisser dans le seul rôle de surveillance des enfants en bas âge à la maison. Fatma et Kifaah nous ont parlé avec beaucoup de conviction de ce projet d’émancipation de la femme dans le camp, où malgré 17 000 habitants et près de 600 femmes diplômées et capables d’exercer des emplois qualifiés, il n’existe aucune crèche ni garderie. Cette expérience pilote, révolutionnaire dans la société palestinienne traditionnelle, doit être mieux connue et nous allons nous efforcer de faire connaître cette initiative auprès d’associations qui pourraient la soutenir.

Le dispensaire

          
          

Le jardin d'enfants

       
 

L'école de la Fondation

       
       

Exposition des travaux des enfants