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Octobre 2006 - Délégation de l’association dans les camps de réfugiés palestiniens de Beddawi et Nahr el Bared

Camp de Nahr el Bared (Liban Nord)

Nous avons demandé à nous rendre au camp de Nahr el Bared où nous n’étions jamais allés auparavant. Ce camp, au nord de Beddawi, non loin de la frontière syrienne, compte 28 000 habitants sur une surface légèrement plus réduite (un peu plus de 1,5 km2). Situé aux abords de la mer, il souffre de conditions sanitaires bien pires que celles du camp de Beddawi, pour des raisons liées à la densité de population et au problème récurrent du manque d’eau potable.

En visitant la clinique Al-Shifa’a, du même type que le dispensaire de Beddawi, les médecins et infirmières ont attiré notre attention sur le grand nombre de cas de cancers et d’empoisonnements du sang dus à la consommation d’une eau non potable. La clinique est d’ailleurs munie d’un laboratoire d’analyses sanguines et d’une salle de radiologie afin de dépister rapidement les différents cas.

C’est d’ailleurs dans cette clinique que le responsable du nord Liban du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) est venu nous exposer la situation. Il nous a expliqué que la clinique prenait en charge gratuitement les familles pauvres et sans ressources et qu’il déplorait le manque de solidarité de masse des Européens et des Libanais face à la précarité des habitants des camps de réfugiés. Il a également insisté sur le fait que la vie était plus dure du fait du gel des ressources de l’Autorité Palestinienne qui envoyait de l’aide aux réfugiés du Liban, et de la baisse des subventions accordées aux familles par l’UNRWA (l’office de l’ONU pour les réfugiés palestiniens).

Il nous a dit apprécier notre solidarité active et nous a poussé à faire plus d’efforts encore pour que plus de monde en France aide les camps. Enfin, à titre d’exemple de solidarité active, il nous a raconté comment des familles du Vénézuéla soutiennent matériellement et financièrement près de 200 familles du camp tous les mois. Une initiative à faire connaître et à populariser.

Après, nous avons été reçus par Kawther et Ahmad, respectivement directrice et bibliothécaire du jardin d’enfants de la Fondation dans ce camp. L’accueil y a été là encore très chaleureux et les échanges fructueux. La structure est un vrai contraste par rapport au reste du camp. Installations rénovées, luminosité et espaces verts pour les enfants, infrastructures pour l’accueil des enfants handicapés, tout est fait pour que les enfants apprennent et se développent.

Le jardin d’enfant de la Fondation Culturelle Ghassan Kanafani du camp de Nahr el Bared compte une dizaine de classes et scolarise 200 enfants environ. Depuis cette année, le programme d’intégration des enfants aveugles a été mis en place dans la structure avec succès. Les classes sont équipées pour toute sorte d’activités, y compris d’espaces motricité adaptés aux besoins de chaque enfant handicapé physique ou mental intégré dans la classe. La cour de récréation est équipée de jeux et d’espaces verts, et la structure possède un minibus qui permet de raccompagner en toute sécurité les enfants chez eux après l’école.

La bibliothèque est très bien équipée et très lumineuse ce qui fait qu’elle est très souvent remplie d’enfants et de jeunes qui s’y sentent mieux que dans les rues du camp. Nous avons exposé notre travail de solidarité avec la Fondation en France, en montrant le site Internet de l’association. Ahmad et Kawther ont été très contents de voir la solidarité des adhérents de l’association et ont demandé à ce que nous restions régulièrement en contact par Internet afin qu’ils nous fassent état de leurs projets et initiatives.

La clinique et la fondation de Nahr el Bared